Les mers et océans, de par leur immensité, ont toujours été les éléments les moins explorés de notre planète. Même si surutilisés commercialement, ils recèlent encore de nombreuses et intrigantes surprises pour les scientifiques, les naturalistes et les observateurs en herbe. D’innombrables êtres curieux, rares, utiles et fascinants les peuple. Parmi eux, les dauphins et les baleines sont sans aucun doute ceux qui par leur élégance, leur grâce et leur taille suscitent le plus d’intérêt, de fascination et de convoitises.
Le long des côtes équatoriennes et colombiennes en particulier, chaque année se réunissent , entre juin et octobre, environ 17000 baleines à bosse (Megaptera novaeangliae). En Équateur, le long de la côte pacifique centrale, au large des provinces de Manabí et d’Esmeraldas, les plateaux océaniques sont baignés à cette époque par de nombreux courants froids. Les baleines à bosse sont d’énorme mysticète (baleine à fanons) pan-océaniques. Elles viennent mettre bas et se reproduire, consécutivement, année après année.
Ces plateaux océaniques, et en particulier celui de Cantagallo situé entre le port de Puerto Lopez et l’île de la Plata, constituent une zone peu profonde. Cette dernière est riche en alimentation, propice à la parade nuptiale et à la reproduction. Il est donc facile aussi durant ces périodes, d’observer le ballet entre aérien et aquatique, des mâles reproducteurs et des jeunes, parfaits imitateurs !
Depuis le bastingage des bateaux touristiques, on peut voir des groupes de 2 à 10 individus. Ils interagissent par des mouvements de sauts spectaculaires, de coups de nageoire latérale et de queue. Ils créent ainsi des gerbes d’eau observables à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Ces mêmes bateaux et surtout leurs capitaines, ont su apprendre depuis de nombreuses années à anticiper les déplacements sous-marins de ces énormes cétacés (plus de 16 mètres et 40 tonnes pour les plus grands spécimens). Ainsi, les passagers peuvent profiter pleinement de ce spectacle naturel, dans le respect le plus total de ces mammifères marins.
À bord de ces embarcations, il est fréquent d’être accompagné de scientifiques, étudiants ou volontaires. Ils profitent de l’occasion pour compléter les prises photographiques afin d’identifier chaque individu.
En effet, les marques sous-caudales constituent en quelque sorte « l’empreinte digitale » de chaque animal. Ces marques-là se conservent identiques tout au long de la vie de l’individu. Les photographies de chacune d’elles aident à compléter les fiches d’identification. Cela permet de suivre la population présente sur la zone. À la fin de chaque saison, ces informations seront compilées. L’objectif est de générer des estimations populationnelles et pouvoir ainsi constater ou non le retour de chacune de ces baleines.
Allier le tourisme à la conservation peut souvent apporter des solutions ou des aides bénéfiques pour les espèces et leur conservation.