Galápagos, un archipel de feu et de lave

L’archipel des Galápagos, situé à quelques mille kilomètres des côtes sud-américaine, en plein océan Pacifique, est né de l’activité volcanique il y a plusieurs millions d’années. Ces îles volcaniques ont été formées par des éruptions sous-marines, donnant naissance à un paysage unique et diversifié. Encore aujourd’hui, l’activité volcanique est constante dans cette région, avec des éruptions sporadiques qui façonnent continuellement l’archipel. Cette activité volcanique joue un rôle crucial dans la géologie des Galápagos, offrant un terrain fertile pour l’évolution et créant un habitat distinctif pour de nombreuses espèces animales et végétales.

 

Dans la partie ouest de l’archipel des Galápagos, l’activité volcanique est un phénomène constant et fascinant. Les îles de Fernandina et Isabella, pleinement localisées sur le point chaud de l’archipel, témoignent de cette force naturelle qui sculpte continuellement le paysage. De plus, l’archipel se déplace lentement vers l’est en raison de la subduction des plaques tectoniques, un processus géologique complexe qui contribue à la formation de nouvelles formes volcaniques. Cette dynamique géologique ajoute à la richesse et à la diversité de cet écosystème unique, faisant des Galápagos un laboratoire naturel pour l’étude de l’évolution et de la géologie.

 

Volcan Cumbre sur l’île Fernandina, vu depuis le volcan Sierra Negra sur l’île d’Iabela, deux des volcans les plus actifs aux Galápagos – © Pierre Ferron

 

Depuis le 2 mars 2024, le volcan La Cumbre (île de Fernandina) est entré dans une nouvelle phase éruptive, caractérisée par l’émission de flux de lave à travers un système de fissures parallèles au bord de la caldeira, ainsi que par l’émission continue de gaz volcaniques en direction ouest, sans contenu de cendres. Cette éruption est le résultat d’un processus d’inflation causé par l’entrée de nouveau magma dans le système, détecté depuis 2020.

 

Jusqu’à présent, grâce aux données thermiques et de dégazage, fournies par les systèmes satellitaires et aux données recueillies sur le terrain, une fluctuation de l’activité du volcan Cumbre a été observée. Ce changement est associé à une baisse notable des alertes thermiques quotidiennes et à une diminution considérable de la masse de gaz présente dans l’atmosphère. Actuellement, seule l’une des fissures de lave associée à la fissure n°13 est active, mais avec un débit moindre par rapport au début de l’éruption. Environ 20 fissures se sont ouvertes pour donner lieu à cette éruption, formant une structure connue sous le nom de fissure circulaire. Pendant la visite sur le terrain de l’a part d’une équipe de l’institut géophysique d’Équateur en coordination avec les agents du Parc National Galápagos, quelques incendies de petite taille ont été observés, phénomène courant associé aux températures élevées des flux de lave.

 

Carte préliminaire de la zone d’occupation par les coulées de lave sur le volcan Cumbre (île Fernandina, Galápagos).
Carte préliminaire de la zone d’occupation par les coulées de lave sur le volcan Cumbre (île Fernandina, Galápagos). Cette carte a été élaborée à partir d’images satellitaires du GOES-16, ainsi que des données fournies par le capteur VIIRS à bord des satellites SUOMI-NPP et NOAA-20. (Source IGEPN)

 

En parallèle, des observations satellitaires montrent des zones de déformation négative ou de déflation autour du bord de la caldeira, interprétées comme l’effet direct de l’effusion de magma depuis le réservoir du volcan vers la surface. Des mesures de SO2 (dioxyde de soufre) effectuées avec un équipement DOAS Mobile ont détecté la présence de gaz volcaniques dans les colonnes d’émission observées.

 

Cette éruption offre une opportunité unique aux touristes qui voyagent à bord de croisières pour observer de près les phénomènes volcaniques dans leur habitat naturel. Les croisières peuvent envisager d’organiser des excursions spéciales pour permettre aux passagers d’observer l’éruption en toute sécurité, offrant ainsi une expérience éducative et passionnante tout en respectant les réglementations environnementales et les consignes de sécurité établies par les autorités locales. Malgré les récents événements éruptifs, il est peu probable que des impacts significatifs se produisent sur les îles habitées des Galápagos, se trouvant bien plus à l’est de l’archipel.

Les coulées de laves du Volcan La Cumbre observer par notre groupe de touristes la nuit du 25 mars 2024, a bord de notre croisière spéciale ornitho. – © Monica Reck

 

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Par Xavier Amigo, votre guide chaud bouillant pour aller voir cette éruption

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