En Amérique latine, il existe dans la grande famille des anoures un groupe nommé « grenouilles de verre ».
Elles sont de la famille des Centrolenidae qui inclut plus de dix genres et près de 150 espèces. La plupart de ces petites grenouilles transparentes (ou de verres) sont considérées par L’IUCN, en situation de vulnérabilité ou en voie d’extinction.
Dernièrement, des scientifiques équatoriens (lire l’article original en anglais) ont découvert une nouvelle espèce de grenouille néo-tropicale appartenant à ce groupe. Elle est présente dans les plaines amazoniennes équatoriennes. Cette dernière trouvaille porte le doux nom de Hyalinobatrachium Yaku et elle est très proche de son espèce sœur Hyalinobatrachium pellucidum.
Comme toutes les espèces de ce groupe des Centrolenidae, elles ont un péritoine ventral complètement transparent.
Plus concrètement, elles paraissent au premier regard être de banales grenouilles vertes lorsque nous les voyons de dos mais c’est en vue ventrale que l’on comprend mieux leur nom ! En effet, à travers les tissus transparents de leur ventre, on peut voir leurs poumons, leurs intestins, la présence d’œufs et, encore plus impressionnant, les battements de leur cœur ! Une aubaine pour tous les photographes amateurs de clichés hors du commun.
Avec seulement 2 cm, notre nouvelle espèce, la Hyalinobatrachium Yaku possède toutes les caractéristiques de son groupe mais s’en différentie par de petites taches vertes foncées sur la tête et également par le chant d’amour des mâles qui séduisent leurs belles.
Les phases de reproduction sont ensuite similaires au reste des espèces du groupe. Les œufs sont pondus par la femelle sous des feuilles surplombant un cours d’eau, alors que les mâles les gardent jalousement jusqu’à leur éclosion. Les têtards n’auront plus alors qu’à faire le grand saut pour prendre leur autonomie ! Vous l’aurez donc compris, la saison humide est la meilleure période pour un voyage photographique à la recherche de ces espèces.
La grenouille Hyalinobatrachium yaku a été trouvée dans plusieurs localités des plaines amazoniennes de l’Équateur. Et en particulier, au sein d’une communauté kichwa.
L’espèce tire d’ailleurs son nom du terme ‘yaki’ qui signifie eau dans cette langue. Les auteurs de l’étude espèrent ainsi attirer l’attention sur les menaces. Ces dernières pèsent sur ces écosystèmes aquatiques cruciaux pour la survie de nombreuses espèces.
Lors de nos voyages photographiques, naturalistes ou herpétologiques, nous incluons les sites qui permettent d’observer facilement ces espèces. Si la saison est propice (généralement lors de la saison plus humide), vous partirez pour une sortie nocturne en compagnie de nos guides spécialisés. Équipés de lampes torches et d’une plaque de verre vous pourrez ramener des clichés mémorables de ces espèces.